Entre les promesses techniques, les challenges de transformation des réseaux et les impératifs de sécurité, le secteur des télécoms doit relever de nombreux défis.
Avec la prolifération des sujets autour de ce nouveau standard de la téléphonie mobile, peu nombreux sont ceux qui auraient pu passer à côté du terme « 5G » ces derniers temps.
Les médias ont en effet multiplié les dossiers visant à expliquer la 5G au profane, après que des préoccupations en matière de sécurité nationale ont été soulevées quant au risque de laisser certains fournisseurs s’immiscer dans la mise en œuvre de l’infrastructure 5G en Europe et en Amérique du Nord.
En Amérique du Nord, en Corée du Sud et au Japon, certains opérateurs déploient déjà la 5G parallèlement à la 4G (technologie LTE — Long Term Evolution) au cours d’une phase provisoire baptisé NSA (Non-Stand Alone), c’est-à-dire « non-autonome ».
La 5G ouvre de nouvelles possibilités à de nombreux égards. Par rapport à l’actuelle 4G, son débit de pointe sera au moins 10 fois plus élevé, à savoir 10 Gbit/s en liaison montante, son temps de latence divisé par 10 (1 ms) et sa capacité (le nombre de terminaux pouvant être pris en charge) 1 000 fois supérieure.
Or, la révolution que constitue l’aptitude des entités à communiquer entre elles au sein d’un réseau 5G représente un aspect majeur de cette transformation qui est souvent masqué par les banalités associées à la rapidité et aux performances.
Jusqu’à la 4G, le cœur du réseau sans fil était articulé autour de nœuds (ou terminaux) dont les interfaces physiques et logiques se superposaient dans une pile bien définie de couches de protocoles. Ces couches échangeaient des messages de signalisation et de contrôle sur des liaisons point à point (logiques) établies avec d’autres nœuds.
Dans le cas de la 5G, les messages de signalisation et de contrôle entre nœuds cèdent la place aux « appels d’API1 ouvertes » effectués par des fonctions réseau virtuelles (VNF — Virtual Network Functions). Étudions à présent cette situation en détail.
Au cours des quinze dernières années, le monde de l’entreprise a changé, passant de l’utilisation d’applications monolithiques résidant sur des serveurs dédiés (similaires aux nœuds d’un réseau 4G) à l’exécution d’applications modulaires constituées de microservices ouverts exposant des interfaces API ouvertes — généralement de type REST (Representational State Transfer) — déployées sur un cloud public ou privé.
Avec la 5G, le réseau de télécommunications opère enfin sa mue. Les fonctions desservies par les nœuds spécialement conçus pour la 4G ont été virtualisées sous forme de fonctions VNF chargées d’exposer des API ouvertes sur le cloud — les API « RESTful » étant le choix préconisé par le 3GPP2.
Ainsi, le mode de communications entre ces fonctions virtuelles repose à présent sur les appels d’API REST, et non plus sur l’échange de messages de signalisation et de contrôle. Il est intéressant de noter que les couches de protocole impliquées dans l’exécution de certaines des fonctions de contrôle ont évolué au fil des générations de réseaux sans fil qui se sont succédé.
Pour illustrer cette évolution, le mieux est de s’intéresser aux couches de protocole qui interviennent pour assurer la connexion initiale d’un terminal mobile au réseau, ainsi que l’authentification de cet appareil mobile et de l’abonné associé dans le réseau.
Source : silicon.fr/